Les États-Unis ont récemment imposé une amende de 500 000 dollars au fabricant de puces GlobalFoundries pour avoir expédié des semi-conducteurs à une filiale de SMIC, une entreprise chinoise placée sur liste noire. Cette décision souligne la vigilance accrue de Washington face aux transferts technologiques impliquant la Chine et met en lumière les enjeux géopolitiques du secteur des semi-conducteurs. Cet article explore les détails de l’affaire et les implications plus larges pour l’industrie des puces électroniques.
Chronologie et contexte de l’affaire GlobalFoundries
Le département du commerce américain a annoncé la sanction contre GlobalFoundries, basé à New York, pour l’envoi de puces à SJ Semiconductor, une filiale de la société chinoise SMIC. Ces expéditions ont été effectuées sans l’obtention préalable des autorisations nécessaires, en dépit de la présence de SMIC sur une liste de restrictions commerciales depuis 2020. La valeur totale des marchandises envoyées s’élève à 17,1 millions de dollars, répartis sur 74 expéditions.
Les implications de la liste noire américaine
En 2020, le gouvernement américain a placé SMIC et sa filiale SJ Semiconductor sur une liste destinée à bloquer l’accès de la Chine à des technologies sensibles pour ralentir ses progrès militaires. Les entreprises figurant sur cette liste nécessitent une licence spécifique pour toute transaction, laquelle est difficile à obtenir. Cette mesure fait partie des efforts américains pour empêcher le transfert de technologies de pointe susceptibles de renforcer les capacités militaires chinoises.
Critiques et préoccupations suite à la sanction
Matthew Axelrod, secrétaire adjoint chargé de l’application de la législation sur les exportations, a exprimé l’attente envers les entreprises américaines de faire preuve de vigilance lors de l’envoi de matériaux à des entreprises chinoises. Le manque d’agressivité dans l’application des régulations par le département du commerce américain a été critiqué par certains législateurs, craignant que cela ne compromette les efforts de Washington pour limiter les avancées technologiques de la Chine.
GlobalFoundries : une entreprise entre deux feux
Majoritairement détenu par le fonds souverain d’Abu Dhabi, Mubadala Investment Co, GlobalFoundries se trouve à la croisée des chemins. La société devrait bénéficier d’environ 1,5 milliard de dollars de subventions américaines pour construire une nouvelle usine de production de semi-conducteurs à Malte, New York, tout en augmentant ses capacités dans cette ville et à Burlington, Vermont. Cette aide s’inscrit dans le cadre d’un programme visant à encourager les fabricants de puces à accroître leurs opérations aux États-Unis.
La lutte de Washington face à l’essor technologique chinois
Cette action de l’administration américaine s’inscrit dans une série de mesures visant à freiner le progrès technologique de la Chine, notamment dans les puces d’intelligence artificielle. En 2022, les États-Unis ont déjà interdit l’exportation de puces graphiques haut de gamme et ont limité l’exportation de technologies avancées vers la Chine. Ces mesures visent non seulement SMIC, mais également d’autres acteurs chinois stratégiques dans les secteurs technologiques.